Chambouler la configuration de son domicile n’est pas une mince affaire. Cela peut passer par un changement d’aménagement intérieur, une construction ou encore une modification des structures existantes. Les plus avertis se lancent seuls dans cette aventure créative et peuvent prendre du plaisir à chiner coussins, accessoires et tentures dans les boutiques de décoration. Ils peuvent même s’aventurer et croquer l’espace dont ils rêvent à grands coups de crayon. Toutefois, le passage à l’acte nécessite l’expertise d’un véritable professionnel. Seul un architecte d’intérieur ou un architecte diplômé d’État est en mesure d’évaluer la faisabilité de l’idée couchée sur le papier, et d’en poser la première pierre.
Le cas de l’architecte diplômé d’État
Vous l’avez peut-être remarqué, il existe des architectes d’intérieur et des architectes DPLG (diplômé par le gouvernement) ou DE (diplômé d’État, qui remplace DPLG depuis 2007). Avant de contacter l’un ou l’autre, il est intéressant de cerner ses besoins afin de choisir le professionnel adéquat.
Dans le cas de projets de grande envergure telle que la construction d’une maison individuelle, d’un bâtiment, de modifications des structures existantes, d’extensions ou de rénovation de gros-œuvre, il vous faut faire appel à un architecte DE. C’est le seul habilité à réaliser ce genre de travaux. Il se charge de penser et de dessiner les plans de la future habitation en conciliant autant que faire se peut les désidératas du client et la réalité technique. Il mène ce processus tout en respectant les règles d’urbanisme en vigueur. C’est lui qui fait la demande de permis de construire auprès du service de l’urbanisme d’État et qui pilote le chantier de A à Z, en sa qualité de maître d’œuvre.
Le cas de l’architecte d’intérieur
Si vous ne souhaitez pas entreprendre de travaux mais rêvez de changer de décor, alors vous avez besoin des services d’un architecte d’intérieur. Sa profession est tout à fait différente de celle de l’architecte DE. Il n’est pas habilité à construire et à toucher aux fondations d’un bâtiment. Son rôle est de composer avec les bases existantes et de les agrémenter grâce à son sens et ses connaissances artistiques. Il peut tout de même abattre des cloisons, aménager un escalier intérieur ou encore travailler sur les réseaux d’électricité et d’eau.
Il écoute vos envies et crée dans ce sens un univers à la décoration nouvelle, qui vise à valoriser les espaces. Couleurs, matériaux, meubles, il formule des propositions auprès de son client sous forme de croquis et plans en vue de la réalisation des changements. Il arrive qu’il choisisse lui-même des accessoires selon son inspiration. Dans le cas d’une pièce importante à faire réaliser sur mesure, telle qu’une armoire à portes coulissantes, il demande l’avis de son client, sauf si celui-ci lui a donné carte blanche. Notons que l’architecte d’intérieur est maître d’œuvre, comme l’architecte DE, est peut suivre et coordonner les étapes d’un chantier.
Faire confiance aux professionnels
S’ils n’ont pas les mêmes missions ni les mêmes formations, elles sont, les unes et les autres, valorisantes et sécurisantes. La profession d’architecte DE est très réglementée et visée par un diplôme reconnu par l’État (bac +5) et délivré par l’École nationale supérieure d’architecture (l’ENSA). Pour avoir le droit d’exercer, ce professionnel doit être inscrit à l’Ordre régional des architectes et cotiser à l’Ordre national des architectes.
La profession d’architecte d’intérieur est, elle, moins observée à la loupe et moins réglementée. On peut notamment le devenir via un BTS design d’espace (bac +2) ou une école d’arts appliqués (bac +5). Toutefois, pour pratiquer son métier, le décorateur d’intérieur doit être inscrit au Conseil français des architectes d’intérieur (CFAI). Certaines écoles ont acquis une renommée certaine et sont reconnues par le CFAI, à l’image de l’École Boulle, à Paris.